Le Conseil de l'Union européenne (UE) a approuvé, lundi, le système des prix d'accès des fruits et légumes sur son marché. Une révision des prix qui inquiète le Maroc, qui craint notamment des retombées négatives sur la tomate exportée. Le 23 avril courant, l'UE dépêchera le patron de la Direction Agriculture de la Commission européenne (CE), Jerzy Plewa, au Maroc pour lever tout malentendu.
Au grand dam du Maroc et de ses préoccupations, le Conseil de l'Union européenne a approuvé, lundi, à Bruxelles, les actes délégués relatifs à la réforme de la Politique agricole commune (PAC). Un amendement du système des prix d'accès des fruits et légumes sur le marché de l'UE, qui impactera sans doute les exportations marocaines vers l'Europe.
En effet, le système adopté lundi prévoit que les fruits et légumes seront dédouanés sur la base d’une 'valeur forfaitaire', sans recours à la valeur réelle des produits, c'est-à-dire le prix de vente effectif. Un nouveau mécanisme qui risque d’impacter très négativement les exportations des fruits et légumes marocains sur les marchés de l’Union européenne.
La semaine dernière déjà, le gouvernement marocain avait exprimé “sa profonde préoccupation”, suite à la décision de l'UE de modifier le système des prix d'accès des fruits et légumes sur son marché.
L’Exécutif avait appelé Bruxelles à trouver rapidement des solutions concrètes afin de préserver les acquis du Royaume, conformément aux dispositions de l'Accord agricole liant les deux parties.
Les professionnels du secteur ont émis de leur côté des craintes sur l'impact désastreux qu'aurait ce nouveau régime sur les exportations marocaines notamment celles des tomates.
De son côté, le ministre de l'Agriculture et de la pêche maritime, Aziz Akhannouch a qualifié, vendredi dernier, la réforme de “démarche aussi étonnante qu'incompréhensible de la part d'un partenaire historique tel que l'Union européenne”.
“Nous n’osons même pas imaginer les conséquences sur une filière marocaine et sur des opérateurs qui, avec un partenariat aussi important avec l’UE, ont investi et cru en des débouchées sérieuses.”
AZIZ AKHANNOUCH, MINISTRE DE L'AGRICULTURE ET DE LA PÊCHE MARITIME.
L'Union européenne se veut rassurante
Lundi, le porte-parole du commissaire européen en charge de l'Agriculture et du développement durable, Roger Waite, a déclaré à la presse que la Commission européenne veille à ce que les “préoccupations justifiées” du Maroc “soient pleinement prises en compte”.
Et de souligner que le nouveau régime de tarification s'applique uniformément à tous les fruits et légumes provenant d'un pays tiers et ne concerne donc pas seulement les tomates marocaines.
Il a, en outre, assuré que la Commission européenne, qui “tient fortement” aux relations commerciales avec le Maroc, a pris note, avec grande attention, des préoccupations exprimées par Rabat concernant l'impact négatif qu'aura cette modification sur ses exportations de fruits et légumes.
Il a annoncé que le directeur général de la Direction Agriculture de la Commission européenne, Jerzy Plewa, se rendra le 23 avril au Maroc pour discuter des préoccupations marocaines.
Source: aufaitmaroc.com