Donnant lieu ces derniers temps à de véritables foires d'empoigne, les séances des questionsorales dans les deux chambres du parlement ne donnent pas aux citoyens la meilleure image de cette institution. Les échanges des représentants de la nation avec les membres du gouvernement avec à leur tête le premier ministre tournent souvent à des prises de bec et parfois même à l'insulte devant les caméras de télévision.
Ces caméras de télévision qui sont à l'origine d'une polémique entre l'opposition et le premier ministre depuis que celui-ci a demandé la fin de la retransmission d'une séquence "Le droit d'informer" au cours de laquelle les conseillers de la seconde chambre ont la possibilité d'évoquer les sujets qu'ils veulent sans attendre en retour une réponse d'un ministre. Cette séquence, à force d'abus, est devenu un espace de règlement de comptes propice à toutes sortes de dépassements qui passent en direct à la télévision. Depuis, les membres de la chambre des conseillers s'élèvent contre ce qu'ils appellent une censure et n'hésitent pas à la dénoncer bruyamment en perturbant les séances pendant de longues heures, ce qui a fait dire au président de l'une d'entre elles cette semaine, que l'institution s'était transformée en souk, d'où le titre de cet article.
Un titre qui trouve son illustration avec ce qui s'est passé dans l'autre chambre, celle des représentants, toujours cette semaine, quand des pharmaciens qui avaient réussi à s'y introduire, ont violemment pris à partie dans les couloirs, le ministre de la santé, à qui ils attribuent tous les maux dont souffrent leur profession et qui risquent de les conduire à la ruine. Le ministre ne s'en est sorti que grâce à ses conseillers qui sont venus à son secours pour le sauver d'un lynchage en bonne et due forme.Une scène jamais vécue par cette institution qui est pourtant par d'autres moments de tension.
Que des scènes de chahut viennent animer de temps en temps la vie parlementaire est chose bien normale et passe encore , mais que l'institution donne une telle image comme cette semaine, voilà qui exige la mise en place d'un véritable code de conduite pour éviter à l'avenir de tels dérapages qui ternissent sa réputation déjà écornée par l’absentéisme endémique et les clichés de députés en pleine sieste ou tapotant leurs téléphones.
Jalil Nouri pour Actu-maroc.com____________________
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